Chère voisine,
Que tu t’appelles Léa ou Ursuline
Que tu sois concubine ou libertine
D’ici ou non, angevine ou poitevine,
Ton parfum matinal effleure mes narines
Toute la journée au travail me contamine.
Apprécies-tu la samba en sourdine?
Mais je ne perçois point de mandoline,
Ton anxiolytique, la popote dans la cuisine?
Mais point d’odeur de soupe ou de mandarine.
A midi je subodore que tu restes à la cantine.
Ai repéré maillots de bain lavés à la machine
Tu dois te ressourcer à la piscine
Ce qui te donne cette silhouette svelte et féline.
Pas besoin de te pomponner, tu as bonne mine
Quand je t’aperçois de loin avec tes bottines.
Tes heures de départ et d’arrivée j’affine
Ton colley « Noursy » de la queue dodeline
Je vous observe en miroir en bas dans la vitrine
A maintes reprises de t’entrevoir je m’échine
J’aimerais escalader ta glycine, ma Colombine!
Tu t’affaires derrière la cloison, je fulmine.
Sur le seuil de ta porte je prends racine.
Te dépose des bouquets, répands des étamines,
J’implore les Dieux, une bonne grippe ou scarlatine
Pour t’offrir une boisson chaude avec théine.
Le désespoir de te rencontrer me mine
Je te devine espiègle, un brin coquine.
Je rêve… via cette lettre que la poste achemine.
Plus de trois mois que je cherche une copine
Puisse être toi mon héroïne, chère voisine!
Ulysse